
Après des décennies de désindustrialisation marquées par la perte de millions d’emplois et la fermeture progressive de sites de production, la France semble aujourd’hui arrivée à un tournant. La crise énergétique, la dépendance accrue aux chaînes de valeur mondialisées, les défis environnementaux et le choc de la pandémie de Covid-19 ont mis en lumière la nécessité de reconstruire une base industrielle solide, innovante et résiliente.
Dans ce contexte, le Cercle des Économistes avance une série de propositions concrètes pour redonner à l’industrie française sa place dans l’économie nationale.
Voici les 7 grands axes proposés pour réindustrialiser la France
1. Un pilotage industriel centralisé et transversal
- Créer un grand ministère de l’Industrie, de l’Énergie, de l’Innovation et de la Formation professionnelle.
- Y rattacher deux agences d’innovation : une pour la défense (inspirée de la DARPA) et une pour la santé (inspirée de la BARDA).
- Faire de la formation professionnelle et des lycées techniques des filières d’excellence, financées par ce ministère, comme Plastic Campus par exemple.
Objectif : coordonner toutes les politiques économiques, énergétiques, technologiques et éducatives nécessaires à la réindustrialisation.
2. Assurer une énergie abondante, décarbonée et compétitive
- Dans un contexte où le coût de l’électricité en France atteint des niveaux rarement observés, la compétitivité industrielle du pays se trouve fortement mise à l’épreuve et il apparaît d’autant plus nécessaire d’assurer aux industriels une énergie abondante et à moindre coût.
- Produire 1 000 TWh d’électricité en 2050 (contre 645 TWh prévus aujourd’hui), pour électrifier l’économie et accueillir les usines du futur.
- Combiner nucléaire, renouvelables, hydraulique et, temporairement, centrales au gaz.
- Réconcilier politique énergétique et politique industrielle : sans énergie, pas d’industrie.
Objectif : permettre la robotisation et la numérisation massives des chaînes de production.
3. Alléger la fiscalité de production et d’investissement
- Supprimer progressivement la C3S (Contribution sociale de solidarité des sociétés), la CVAE (Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises), la CFE (Cotisation foncière des entreprises) et la taxe foncière industrielle.
- Réduire la fiscalité de production de 4,4 % à 3 % du PIB d’ici 2025.
- Réformer l’impôt sur les sociétés de façon progressive (15 % à 100 000 €, 18 % jusqu’à 100 M€, 21 % au-delà).
Objectif : améliorer la compétitivité-coût des entreprises industrielles et rétablir l’attractivité du territoire.
4. Créer des zones industrielles prêtes à l’emploi
- Déployer 1 000 zones industrielles électrifiées (300 à 500 ha chacune), avec toutes les autorisations administratives pré validées.
- Mettre en place une agence foncière publique en lien avec les régions et intercommunalités.
Objectif : raccourcir les délais d’implantation d’usines à une semaine, stimuler l’investissement productif.

5. Renforcer les filières stratégiques comme la santé et la pharmacie
- Supprimer les taxes sectorielles (19 % du CA taxable en 2020 dans la pharma).
- Rétablir la compétitivité dans les biotechs et le médicament (secteur stratégique post-Covid).
Cas d’Opella (ex-filiale de Sanofi) :
- Cession de 50 % de ses parts à CD&R, un fonds d’investissement américain, qui en devient l’actionnaire majoritaire.
- Opella est notamment la maison mère du Doliprane, le médicament le plus vendu en France.
- La banque publique Bpifrance conserve 1,8 % du capital et obtient un siège au conseil d’administration.
Sanofi continue de se tourner vers l’international :
- Investissement de 20 milliards de dollars aux États-Unis.
- 49 % de ses ventes y sont désormais réalisées.
Objectif : reconquérir une place de leader européen et restaurer une autonomie sanitaire.
6. Accélérer la transition vers une industrie « iconomique »
- Investir massivement dans la robotisation, l’intelligence artificielle, l’impression 3D, et les logiciels industriels.
- Considérer la banque, la logistique, l’ingénierie comme des composantes de l’industrie, dans un monde où l’industrie repose sur les processus informatisés.
- Soutenir les entreprises innovantes comme MGA Technologies, spécialisée dans les équipements sur mesure pour l’industrie pharmaceutique, biotechnologique et microélectronique, qui incarne cette nouvelle industrie alliant haute technologie, automatisation et ingénierie de pointe.
- Favoriser les NBIC : nanotechnologies, biotechnologies, informatique, sciences cognitives.
Objectif : intégrer pleinement la France dans la 3e révolution industrielle mondiale (iconomie entrepreneuriale).
7. Mobiliser l’épargne longue et favoriser l’essor des ETI
- Développer des fonds propres nationaux via épargne longue, actionnariat salarié et fonds de pension.
- Mettre en place un abattement fiscal progressif sur les plus-values (imposition nulle après 12 ans).
- Miser sur les ETI industrielles : elles créent davantage d’emplois, exportent plus que les grands groupes, et sont plus enracinées localement.
Objectif : créer un tissu industriel robuste, innovant et ancré dans les territoires.
Ainsi, la réindustrialisation de la France est possible et apparaît comme une urgence stratégique pour restaurer la souveraineté et la compétitivité du pays dans certains secteurs.
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